lundi 25 juillet 2016

Sueurs Sucrées


汗流浃背
Suer sans arrêt, le dos trempé

二、周身發汗:體溫增高,熱能可通達全身,暢及四肢,周身皮膚毛孔開,透出微汗,出汗不宜過多,以汗透毛皮為度,初步可治療傷風感冒,經常煉功者能遍燒全身,汗流如雨,濕透衣褲,可永絕感冒
Deuxièmement, tout le corps transpire : la chaleur du corps augmente, pouvant traverser l'ensemble du corps, pour atteindre en douceur les quatre membres, tous les pores du corps s'ouvrent, une légère sueur pénètre en sortant, mais trop ne serait pas souhaitable, il faut juste que la sueur pénètre les pores de la peau, ce qui peut au début guérir d'un rhume ou d'une grippe ; si l'on chauffe régulièrement l'ensemble du corps par l'aptitude au raffinage, ruisselant de sueur, les vêtements complètement trempés, on peut prévenir la grippe pour toujours. *




Dans les pratiques internes, la sueur est une des pierres angulaires de l'entraînement, un moyen de vérifier sa pratique et son état de santé. C'est également une question assez complexe puisque la nervosité ou la fatigue peuvent souvent produire les mêmes effets que ceux recherchés par l'entraînement.
La sueur, dans le cadre de l'entraînement, tourne autour de trois principales préoccupations, la vitalité, la propreté des organes et l'amélioration du flux.




Vitalité et Transpiration

Il faut partir d'une idée très simple, moins on a de vitalité, plus on doit en récupérer. Pour ce faire, il est nécessaire de chauffer son corps afin de créer des vapeurs, la vitalité étant une question de vapeurs selon les pratiques internes (voir 气 Où est mon bol de riz?). Les vapeurs se créent en chauffant le corps, ce qui fait suer, un autre type de vapeur. Simplement dit, plus on transpire lors de son entraînement, plus on produit des vapeurs. D'un autre côté, plus on transpire, plus on se trouvait en manque de vitalité avant de s'entraîner, chauffer les organes, ce qui fait transpirer, étant un moyen de combler ce manque. Pour les arts internes, en effet, transpirer beaucoup ou très rapidement, surtout dans le dos, est généralement le signe d'un manque de vitalité. Bien sûr, la température est aussi un facteur, mais une transpiration intense et rapide est une indication que l'on ne devrait pas s'entraîner trop intensivement et/ou trop longtemps.
 La quantité de sueur n'est pas le seul problème, son goût et son odeur sont également importants.


Organes, Goût et Odeur

Comme cela a été décrit dans des billets précédents, l'un des objectifs des pratiques internes est de nettoyer les organes des toxines qu'ils contiennent, le goût et l'odeur de la sueur étant l'un des moyens de déterminer leur propreté. En effet, plus forte est l'odeur, le plus de toxines ont été rejetées. Des organes vraiment propres produisent une transpiration sans odeur. En ce qui concerne le goût, salé, insipide ou sucré est lié au fait d'avoir des toxines, d'être propre ou trop propre. De nos jours, il est difficile de s'entraîner régulièrement et assez intensément pour ne transpirer autre chose que de la sueur salée. Dans les temps anciens, une formation intensive vingt-quatre heures sur vingt-quatre permettait aux élèves de nettoyer entièrement leurs organes de toute toxine contenue. Ainsi leur sueur perdait son goût salé pour devenir insipide. C'était un moment vraiment crucial dans la formation, un autre exemple de la théorie des extrêmes** où un cercle vertueux pouvait devenir vicieux. En effet, après être devenue insipide, la sueur allait prendre progressivement un goût sucré. Pourquoi? N'ayant plus de toxine, les organes continuaient de transpirer ce qui restait, les éléments nutritifs qu'ils contenaient, d'où le goût sucré. C'est ainsi qu'un étudiant effectuant une formation longue et intensive devait vérifier l'état de sa sueur afin d'arrêter dès qu'elle devenait insipide, ceci encore plus lors de l'entraînement à la sueur entière, 透汗, qui sera décrit plus loin. Les entrainements comme ceux à la sueur entière, 透汗, se faisant principalement au cours des mois les plus chauds de l'année, il était courant de s'exercer à côté d'une rivière, d'un lac ou d'une grand jarre pleine d'eau afin d'être en mesure de refroidir immédiatement le corps pour éviter toute sueur sucrée.

L'entraînement pour nettoyer les organes et améliorer la vitalité se faisait également par étapes, ce qui est reflété par la théorie des trois sueurs, 大汗, 透汗 et 微汗. Il est, bien sûr, nécessaire de mentionner que ce type de formation avait été conçu pour des adolescents en bonne santé, ne transpirant pas donc aussi rapidement que les adultes. Pour ces derniers, l'état de vitalité et la santé générale ajoute de la complexité à la question, l'abondance de transpiration due à un manque de vitalité et/ou trop d'exercice affectant la santé. En outre, se débarrasser de ses toxines ne va pas sans problèmes. Les adolescents en bonne santé ont beaucoup moins de toxines et peuvent récupérer rapidement des effets néfastes de leur expulsion en grand nombre : faiblesses passagères ou parfois légère et brève maladie. Les adultes, eux, sont confrontés à plus de toxines à évacuer avec de moindres capacités de récupération. S'il reste intéressant de décrire cette théorie comme un exemple du rôle de la sueur dans l'entraînement, son application concrète pour les adultes est impossible hors d'une stricte surveillance et certainement pas réalisable dans le cadre d'un passe-temps. 大汗, la grande sueur, se concentre principalement sur la capacité à transpirer à grosses gouttes au niveau du front (voir l'amélioration du flux ci-dessous) et de la colonne vertébrale. Elle est principalement un moyen de vérifier la capacité d'accélérer le flux de ses vapeurs/气. Cette aptitude maîtrisée, avec un corps en parfaite santé et habitué à s'entraîner au moins sept heures par jour, on se sert alors des mois les plus chauds de l'année pour s'entraîner à surchauffer afin de nettoyer toutes les parties de son corps et, bien sûr et en particulier, les organes. Cela s'appelle 透汗, la sueur complète. Cet exercice est délicat et peut facilement conduire à un cercle vicieux lorsque le pratiquant n'est pas en parfaite santé, la trop grande transpiration et la surchauffe abîmant le corps. De plus, si les organes deviennent trop propres, une telle pratique conduit à la perte de nutriments. Lors de la sueur complète, tous les pores de la peau transpirent à grosses gouttes, ceci étant parfois aussi appelé la douche interne. C'est un moyen de nettoyer le corps, destiné à être pratiqué dans un premier temps sur une période d'environs une centaine de jours, puis de temps en temps en fonction de la richesse de son alimentation. Les organes nettoyés, on peut, les extrêmes se rejoignant, commencer à s'entraîner à la légère sueur, 微汗. Surchauffe et très forte transpiration épuisant le corps, elles ne sont certainement pas une pratique quotidienne, juste exceptionnelle pour répondre à des besoins particuliers de transformation du corps. Comme pour toute chose dans la pratique interne, conserver est un des principes premiers, donc le chauffage et la la transpiration doivent se limiter, quotidiennement, à juste permettre de récupérer la vitalité nécessaire et nettoyer des toxines journalières des organes à la base plutôt propres. L'idée est, alors, de s'entraîner jusqu'à ce tous les pores transpirent de la façon la plus légère possible. D'où le terme pour décrire l'inspiration, 納, déjà introduit dans Respirer, Complexe et Changeant et qui signifiait à l'origine humide, tissu humecté. L'idée est, en effet, par le biais des techniques de respiration, d'humecter légèrement l'ensemble de son corps.

Cependant, cet entraînement à la sueur légère devait aussi être concilié avec la nécessité de transpirer à grosses gouttes au niveau du front.




L'amélioration du flux

气, vapeurs, est un concept lié non seulement à la chaleur mais aussi à la circulation, où et comment l'on sue est aussi un moyen de vérifier si son entraînement va dans la bonne direction. La première chose que l'on demande à un étudiant, dans les arts internes, est de continuer à s'exercer jusqu'à ce que son front commence à transpirer. Pas de sueurs au niveau du front, pas de vrai entraînement. Pourquoi? Tout simplement parce que le front est l'endroit où, après avoir eu à remonter tout le long de la colonne vertébrale jusqu'au plus haut de la tête, les vapeurs finissent par retomber. Étant donné qu'une partie de la formation vise à améliorer la circulation des vapeurs, un flux plus fort et plus rapide apportera plus de vapeurs plus rapidement sur le front, le faisant transpirer de plus en plus. Un peu comme une chute d'eau, plus le débit de la rivière est grand, plus bruyante est la cascade. Après un certain temps, une suée à grosses gouttes sur le front doit se faire avant toute autre partie du corps, même les aisselles, la deuxième place où la transpiration apparaît en premier étant l'épine dorsale. Cette suée au niveau du front due à un écoulement plus rapide peut aussi être vécue au quotidien : la nervosité excessive. Voilà aussi pourquoi la transpiration au niveau du front n'est pas toujours un bon signe, il faut déterminer si elle provient d'un effort physique en détente ou du stress, d'une nervosité excessive.




Si la sueur au niveau du front et une trop grande transpiration en raison d'un manque de vitalité peuvent encore être pertinentes de nos jours dans la pratique d'un loisir, la plupart des formations plus intenses sont hors de portée. Il reste cependant intéressant de les mentionner comme un moyen de comprendre la logique qui sous-tend les pratiques internes.




* Les Dix Caractéristiques et Effets de la Pratiques Ascétique "Tenir les Piliers", 站樁 修煉十大 特點及功效
** 物極必反

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