清陽發腠理,濁陰走五臟
Le Pur Masculin jaillit dans les linéaments, le Trouble Féminin pénètre les cinq organes1.
筋骨之強弱,肌肉之堅脆,皮膚之厚薄,腠理之疏密,各不同
La force ou la faiblesse des fascias et des os, la solidité ou la fragilité de la chair et des muscles, l’épaisseur ou la finesse de la peau, la densité ou la rareté des traits, chacun selon sa propre nature2.
腠者,是三焦通會元真之處,為血氣所注。理者,是皮膚臟府之文理也
Les linéaments sont le lieu où le triple réchauffeur harmonise le Véritable Originel, où le sang et les vapeurs se déversent. Les veines sont la texture de la peau et des organes internes3.
其流溢之氣,内溉臟腑,外濡腠理
Lorsque les vapeurs débordent, à l’intérieur elles irriguent les organes internes et à l’extérieur humidifient les linéaments4.
Il existe une trinité dans les pratiques internes, appelée 氣,理,血, vapeurs, veines et sang. Elle aide à résoudre l’autre énigme, 氣隨血行, les vapeurs circulent en suivant le sang. En effet, tout comme le sang nourrit le corps en circulant dans ses vaisseaux, les vapeurs devraient faire de même à travers un type de vaisseau similaire afin d’assurer, au moins, la vitalité et l’esprit d’une personne. C’est ainsi que 理, dans son sens de veine, est placé au centre de cette trinité afin de souligner la similitude entre le système circulatoire du sang et celui des vapeurs. Pour déchiffrer cette énigme, on peut se référer au terme 腠理, linéament, utilisé en médecine traditionnelle chinoise.
I. Où Circulent Les Vapeurs, Schémas
Deux caractères, l’un assez courant, 理, ici principalement dans son sens de schéma ou de veines. L’autre, 腠, est beaucoup moins utilisé, on le trouve la plupart du temps dans la médecine traditionnelle chinoise.
Pour le comprendre, on peut se référer à un homophone plus utilisé et dont l’écriture est similaire, 湊. À l’origine, il désignait un lieu sur l’eau où les gens se rencontraient. Au lieu du radical signifiant « eau » dans 湊, c’est celui signifiant « chair » dans 腠 qui est utilisé. En gros, 腠 devrait donc transmettre par extension le sens d’un endroit où… se retrouverait dans la chair. Le classique de médecine, les Canons internes de l’Empereur Jaune, déclare que c’est l’endroit où le sang et les vapeurs se déversent (voir la troisième citation). Bien que les liens avec la science moderne soient toujours au mieux bancals, on ne peut s’empêcher de remarquer que les capillaires, petits vaisseaux sanguins, pourraient correspondre à cette affirmation.
Néanmoins, ce qui est important, en ce qui concerne l’entraînement, c’est de noter que, tout comme il existe tout un réseau de veines, d’artères, etc., pour le sang, les vapeurs devraient également circuler à travers un réseau similaire, d’où 理 comme veines dans 氣,理,血. Il est également intéressant de noter que, qu’il s’agisse de vapeurs ou de fascias, le Classique de médecine interne de l’Empereur Jaune décrit toujours des lignes (peut-être pour la raison évidente qu’elles sont faciles à discerner), alors qu’il s’agit en réalité de réseaux de veines plus ou moins grandes, très similaires au système circulatoire sanguin, comme indiqué précédemment.
Aussi intéressant que puisse être le fait que les vapeurs puissent circuler à travers la peau et les organes internes par l'intermédiaire de cavités, probablement aussi le long des réseaux de fascias, comme il s'agit d'un savoir-faire liés aux pratiques internes, la question reste de savoir comment s’y entraîner.
II. Lignes Directrices
L’entraînement de base des pratiques internes peut être considéré comme étirement pour l’externe et respiration pour l’interne. Un entraînement plus avancé provient du 拍打功, les techniques de tapotement et de frappe, un moyen connu pour renforcer le corps.
2.1 Étirement Vide
Les arts internes sont axés sur l’élasticité du corps, l’étirement étant la pierre angulaire de l’entraînement. Le renforcement des linéaments doit fonctionner exactement comme pour les fascias, et plus particulièrement grâce à des étirements profonds, intensifs et acrobatiques.
La respiration par le vide pourrait être la principale méthode utilisée pour entraîner ces linéaments. Comme pour tout autre type de respiration, il s’agit d’une technique évolutive qui s’affine avec le temps. L’entraînement de ceux-ci par cette technique se fait d’abord en pratiquant le fer. En bref, il faut, en vidant totalement l’estomac lors de l’expiration, tendre tout le corps, chaque partie de celui-ci, en relaxant et en étirant les muscles au maximum (les doigts tendus vers l’avant et aussi écartés que possible les uns des autres).
2.2 Tapoter et Frapper
Il existe en réalité des méthodes très différentes pour entraîner ce que l’on appelle souvent Paidagong. Dans ce cas, l’idée est d’utiliser le fait que les vapeurs circulent avec le sang. Il est certain que, lorsque la peau est frappée ou pincée, elle rougit. Il s’agit d’un système de défense impliquant la dilatation des capillaires afin d’apporter plus de sang à la zone concernée. De même, pour les pratiques internes, les vapeurs sont censées également se précipiter vers l’endroit afin de protéger la zone touchée. En effet, après tout, les vapeurs qui circulent autour de la peau sont souvent appelées 衛氣, vapeurs protectrices.
Pour entraîner les linéaments, l’idée est, contrairement à l’entraînement au corps entier, d’isoler une partie et de la frapper et la pincer jusqu’à ce qu’elle durcisse. C’est un entraînement assez délicat. Tout d’abord parce qu’il faut s’y consacrer presque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, jusqu’à ce que l’on apprenne à déplacer une sorte de "boule de vapeur" dans son estomac vers la poitrine, afin de déplacer et de concentrer la vapeur dans la zone entraînée. Deuxièmement, on ne peut pas contracter, et encore moins tendre les muscles concernés, la dureté doit être la même que celle obtenue dans l’estomac lorsqu’on le remplit de vapeurs. Troisièmement, seule la partie entraînée se durcit, tous les muscles environnants doivent rester aussi relâchés que possible. Quatrièmement, c’est un entraînement qui prend beaucoup de temps, car on ne peut entraîner qu’une petite partie à la fois. Enfin, il nécessite l’aide d’une autre personne, en particulier pour les exercices plus avancés. C’est pourquoi cette technique a presque complètement disparu à notre époque moderne.
Cet article a délibérément laissé de côté une partie encore plus intéressante de la théorie des linéaments, à savoir leur lien avec les organes internes (troisième citation) et la manière de les entraîner. Et, après tout, les anciennes pratiques sont toutes axées sur la découverte par soi-même…
1. « 黃帝內經·素聞·陰陽應象大論 », Canons internes de l’Empereur Jaune, Questions fréquentes, Doctrine selon laquelle le féminin et le masculin doivent apparaître
2. « 黃帝內經·靈樞·論痛 », Canons internes de l’Empereur Jaune, Pivot divin, Discussion sur la douleur
3. « 金匮要略·脏腑经络先病脉证 », Prescriptions Essentielles du Cabinet d'0r, Organes et Viscères, Méridiens, Pouls, Preuves de Maladies Préexistantes.
4. « 黃帝內經·靈樞·脈度 », Canons internes de l’Empereur Jaune, Pivot Divin, Évaluation du Pouls.
(臟腑,藏府, 臟府 et tout le reste. D’une version à l’autre, le même texte peut présenter différentes orthographes pour désigner les organes internes, ce qui peut prêter à confusion. Si cela ne change pas le sens, il peut être intéressant de noter que, dans les Canons internes de l’Empereur Jaune, le terme 藏府 est utilisé parce que les cinq organes sont censés avoir une fonction de stockage, exprimée par 藏 qui signifie également stocker, tandis que les six viscères ne sont qu’un lieu de transformation et de transit, d’où 府 qui, signifiant également résidence, véhicule l’idée d’aller et venir. Ainsi, dans les Canons internes de l’Empereur Jaune, Autres discussions Sur Les Cinq Organes : « Ce que l’on appelle les cinq organes, qui stockent les liquides essentiels et les vapeurs sans les déverser, sont donc pleins, mais pas remplis. Les six viscères, qui transmettent et transforment sans stocker, sont donc remplis, mais pas saturés — 所謂五藏者,藏精氣而不寫也,故滿而不能實。六府者,傳化物而不藏,故實而不能滿也 –).
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