理是功能之本,法是功能之基
L’ordre intrinsèque est l'essence de la capacité, la méthode est la base de la capacité.
Les femmes n’ont pas de champ de cinabre, l’entraînement aux vapeurs se fait dans le médiastin.
男子之命在丹田。丹田者,生丹之真土也;女命在乳房。乳房者,田氣之木精也。
La vie des hommes réside dans le champ de cinabre. Le champ de cinabre est la terre véritable qui donne naissance au cinabre ; la vie des femmes réside dans les seins. Les seins sont les essences essentielles du champ de vapeurs1.
Pour bien comprendre les anciennes méthodes, il faut prendre en considération trois choses : elles sont, intrinsèquement, très polyvalentes. Par conséquent, la plupart du temps, elles ne sont pas régies par des règles ou des principes rigides ; elles personnalisent l’entraînement en fonction de chacun, il n’y a pas, à part quelques bases, d’entraînement standard à suivre. Cela commence, bien sûr, par reconnaître et prendre en compte la différence évidente entre les hommes et les femmes, puis entre tous les types et toutes les formes de corps distincts ; enfin, elles proviennent de diverses traditions qui peuvent aborder ou exprimer la même question de différentes manières, notamment parce qu’elles sont destinées à être transmises oralement. Tout cela est malheureusement très éloigné de la plupart des entraînements dans les styles internes actuels.
Considérer la respiration et la manière dont les femmes et les hommes doivent la pratiquer différemment peut être un bon moyen de comprendre la flexibilité des anciennes méthodes. La respiration, bien sûr, ne fait pas seulement référence à un processus pulmonaire en soi, mais aussi aux techniques permettant de contrôler les battements cardiaques, de restructurer le corps et de diriger les flux par l’inspiration et l’expiration, comme décrits dans un article précédent, ainsi que de travailler sur les champs de cinabre. En d’autres termes, l’entraînement aux méthodes internes, que l’on soit jeune ou vieux, débutant ou plus avancé, homme ou femme, ne doit pas se limiter indéfiniment, comme cela a également été mentionné dans le même article précédent, au 氣沉丹田, « les vapeurs s’enfoncent dans le(s) champ(s) de cinabre », souvent cité.
Le choix du terme plus spécifique « ordre intrinsèque » plutôt que la traduction plus générale « théorie » pour 理 dans la première citation correspond à une autre piste de recherche, une fois que la dualité théorie/méthode dans la pratique est pleinement comprise. En effet, les arts internes se concentrent sur les mécanismes internes qui régissent le corps. Ainsi, les femmes et les hommes ayant des corps manifestement distincts et un métabolisme différent, cela a un certain impact sur leur façon de respirer et d’entraîner les champs de cinabre.
Contrairement à ce que semblent impliquer les deux dernières citations, la respiration étant très évolutive, la différence porte davantage sur le point de départ. En effet, des questions structurelles et encore plus internes font qu’il est préférable pour les femmes de commencer par respirer vers le champ de cinabre du milieu.
I. Une Question De Structure
En ce qui concerne la verticalité, les femmes sont manifestement plus déséquilibrées au niveau de la poitrine et moins fermes au niveau du bassin. Commencer à respirer en se concentrant sur le médiastin, celui inférieur pour être exact, est un moyen d’aider à résoudre ces deux problèmes distincts.
1.1 Redresser
Outre la question de l’alchimie interne, la respiration vise à renforcer le médiastin inférieur, en particulier les tissus conjonctifs. Traditionnellement, entraîner le champ de cinabre inférieur signifie créer, par la respiration, quelque chose qui ressemble à une boule d’air dans l’estomac. Cette boule deviendra de plus en plus dure, mais sans avoir à contracter aucun muscle. De nos jours, la nécessité et les raisons de porter une ceinture ayant été oubliées, il n’est pas trop difficile de trouver des personnes capables de faire ressortir leur estomac de manière assez évidente lorsqu’elles pratiquent cette respiration. Cependant, comme cela a déjà été mentionné dans ce blog, c’est aujourd’hui une erreur courante d’ignorer que l’objectif final n’est pas le volume, mais la pression dans l’estomac, d’où l’utilisation d’une ceinture pour l’empêcher de devenir gros, d’où la respiration plus avancée qui cherche un estomac aussi plat que possible.
L’entraînement au champ de cinabre moyen (ou médiastin inférieur) vise également à créer, par la respiration, une telle pression dans cette zone. Les personnes qui ont correctement entraîné cette partie peuvent, de la même manière, faire saillir légèrement la partie supérieure de l’abdomen et la rendre plus dure, exactement comme si elles avaient une petite boule d’air. Que l’entraînement soit vers le bas ou vers le milieu, outre la question du métabolisme, l’un des objectifs est de renforcer considérablement les tissus conjonctifs. Cela permettra de maintenir ou de redresser toute la poitrine afin d’empêcher le haut du dos de s’affaisser vers l’avant, signe naturel du déclin du corps.
Il s’agit toutefois d’un entraînement difficile et assez exigeant au départ. Tout d’abord, pour le champ de cinabre moyen, situé au centre du torse, le célèbre 氣沉丹田, « les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre », ne peut pas s’appliquer. En effet, la règle est 上沈下浮, « la partie supérieure s’enfonce, la partie inférieure flotte ». Cela signifie que, pendant la respiration, il faut imprimer un mouvement où le diaphragme et la poitrine se détendent en s’enfonçant, tandis que tout ce qui se trouve entre le bas du bassin et le haut de l’abdomen est tiré vers le haut.
1.2 Renforcer
L’autre problème auquel les femmes sont confrontées est lié à l’entrejambe, qui est évidemment plus lâche que chez les hommes. Leur bassin étant plus large, leurs fémurs se rejoignent à un angle plus prononcé, ce qui a un impact direct sur les genoux et augmente le risque de blessures. Pour protéger ces derniers, tant chez les femmes que chez les hommes, on peut recourir à ce qu’on appelle l’entraînement à l’entrejambe rond, obtenu d’abord par un certain alignement du bassin. Ensuite, pour le renforcer, en tirant, entre autres, le périnée et l’anus. C’est là qu’intervient l’entraînement du médiastin inférieur. En effet, 下浮, « La partie inférieure flotte », fait en partie référence à ce type d’entraînement.
Une fois encore, si les deux sexes doivent s’entraîner à l’entrejambe rond, la distinction est une question de priorité. Les hommes peuvent, plus ou moins, entraîner à la fois le 氣沉丹田, « Les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre », et le rond de l’entrejambe en même temps, ce qui n’est pas le cas pour les femmes. En effet, le bassin des hommes est naturellement limité en largeur, ce qui le rend assez difficile à étendre (bien que ce soit l’un des objectifs de la pratique pour eux, mais c’est une autre histoire2), tandis que les femmes ont un potentiel plus que suffisant pour le faire. Par conséquent, commencer par entraîner le 氣沉丹田, « les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre », entraînera, en raison de la pression exercée sur la partie inférieure du bassin, un élargissement naturel de celui-ci et l’augmentation de toutes sortes de problèmes qui y sont liés, les blessures aux genoux n’étant en fait pas les plus graves.
En effet, outre la structure, il s’agit de maintenir les organes à leur place et d’avoir une isolation correcte, éléments essentiels de l’entraînement interne, qui sont ciblés.
II. Correctement Placés Et Fermés
Les organes produisent de la vitalité et, comme toute chaîne de production, il est crucial qu’ils soient correctement placés les uns par rapport aux autres. De plus, l’alchimie interne fonctionnant évidemment par la chaleur, la question d’être aussi isolé que possible est également importante. Commencer son entraînement par le 氣沉丹田, « Les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre » pour les femmes a un impact négatif sur ces deux objectifs.
2.1 Chaîne De Fabrication
五臟六腑,各安其位, « Les cinq viscères et les six organes internes, chacun à sa place », est une exigence souvent négligée dans les arts internes. On aurait tendance à penser que la taille et l’emplacement des organes ne changent rien, alors que cela est, en fait, crucial. Pour les maintenir à leur place et à la taille adéquate, le ventre plat est l’une des méthodes utilisées par les arts internes.
L’entraînement 氣沉丹田, « Les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre », ne semble pas poser de problème majeur pour les hommes, car leur entrejambe, comme mentionné précédemment, est naturellement fermé. Cependant, c’est en réalité une question d’âge et il n’est peut-être pas judicieux de commencer un tel entraînement pour les personnes âgées, quel que soit leur sexe3. Pour les femmes, l’objectif est d’éviter de créer un environnement encore plus favorable à ce qu’on appelle le prolapsus des organes pelviens. Il est évident que pousser vers le bas exerce une pression supplémentaire sur les organes et, plus une femme vieillit, plus elle doit prêter attention à cette question. C’est également la raison pour laquelle il est préférable de commencer par des techniques de respiration au niveau du médiastin.
De plus, les techniques de respiration évoluent. En effet, aucune technique ne peut échapper au cycle naturel de naissance, croissance, apogée, déclin et trépas. En termes plus simples, si l’on continue à utiliser la même respiration, une fois ses bienfaits récoltés, elle finira par devenir néfaste. En ce qui concerne les techniques de respiration basse, l’idée est, en particulier pour les femmes, que si l’on continue à pousser, les tissus conjonctifs finiront par se relâcher sous la pression. Et même tirer le périnée, l’anus, etc., ne seront pas un antidote suffisant, la gravité constante auxquels ils sont soumis ayant ses effets. Ainsi, il s’agit de passer de la technique respiration qui fait « sombrer » ou « enfonce » à celle qui verse, 氣灌丹田, impliquant l’équivalent d’un ressac où ce qui est versé repars vers le haut et, à l’inverse, ce qui va vers le haut repart vers le bas. Autrement dit : le haut sombre puis flotte, le bas flotte puis sombre : 上沈就浮,下浮就沈.
Ces deux expressions tournent autour de l’idée de passer d’une respiration qui va dans un seul sens à une respiration vivante (comme un liquide versé qui repart vers le haut une fois qu’il atteint le fond de la tasse). L’utilisation correcte de cette technique allège toute pression vers le bas. C’est pourquoi il est préférable, pour les femmes, de maîtriser ce deuxième type de respiration avant de commencer à entraîner le champ de cinabre inférieur. De cette façon, lorsqu’elles s’entraînent, elles versent directement, plutôt que de faire sombrer d’abord, dans le champ de cinabre pour éviter une pression vers le bas trop forte. En d’autres termes, à tout moment, 氣沉丹田, « les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre », est une technique de respiration que les femmes devraient en fait éviter.
Outre le fait de maintenir les organes à leur place, il faut également tenir compte de la chaleur, qui joue un rôle important dans l’alchimie interne, et de sa contrepartie, la nécessité d’isoler autant que possible le corps.
2.2 Isolation
Comme déjà expliqué dans « L’Externe Vient en Premier », lors de toute activité physique, les organes produisent de la chaleur. Une grande partie de cette chaleur se trouve au niveau de l’estomac et crée naturellement une pression sur notre anus et nos organes sexuels, qui s’ouvrent légèrement en réponse pour s’en soulager. Ce faisant, nous perdons une partie de la chaleur que nous générons. Les arts internes sont axés sur l’endurance et la conservation. L’idée est donc de renforcer ces parties afin qu’elles ne cèdent pas à la pression, maintenant ainsi le corps plus isolé. Bien sûr, si, en même temps, on respire tout en faisant descendre les vapeurs dans le champ de cinabre, cela aboutit à une double punition. Les adolescents de sexe masculin peuvent le supporter, surtout lorsque cet entraînement ne dure que quelques mois à un an avant de passer à d’autres types de respiration. Pour les femmes, même adolescentes, cela est moins recommandé, car leur bassin est naturellement plus enclin à s’ouvrir.
Il faut comprendre que la chaleur et la pression sont des éléments essentiels de l’alchimie interne, et que l’un des moyens d’améliorer considérablement les organes internes consiste à les soumettre à une chaleur et à une pression importantes, lesquelles ne peuvent être créées que si la partie inférieure du bassin est totalement verrouillée. Par conséquent, en termes de priorités, le renforcement de cette zone précède l’entraînement aux techniques de respiration.
Enfin, on peut facilement vérifier si l’on s’entraîne correctement en observant la fréquence de nos allers aux toilettes. En effet, plus on s’entraîne à verrouiller la partie inférieure du bassin, moins on en ressent le besoin4. Le verrouillage, à son maximum, est censé atteindre le niveau de 男子修成不漏精5,女子修成不漏經, « Les hommes qui ont atteint la perfection ne perdent pas de sperme, les femmes qui ont atteint la perfection n’ont pas de menstruations »…
Les anciennes pratiques internes étaient axées sur le changement et l’évolution, leur principale ligne directrice étant l’opportunité. Les femmes et la respiration sont un exemple typique de la façon dont la pratique n’est pas orientée par des techniques considérées comme bonnes pour tout le monde, quel que soit l’âge, mais plutôt par une connaissance approfondie de processus internes différents qui régissent nos corps qui changent en fonction des différentes étapes de notre vie.
1. Le Cinabre Doré Des Femmes, Volume Précédent, « 女金丹·卷上 »
2. Il s’agit en fait d’un exemple typique de « corps différent, entraînement distinct ». Les hommes ont en effet un entrejambe assez rigide, ils doivent donc d’abord le rendre un peu plus souple, tandis que c’est l’inverse pour les femmes, dont le bassin est beaucoup trop souple, la priorité étant alors de le renforcer.
3. En effet, si l’on comprend comment la théorie des cercles vertueux/vicieux a un impact sur la méthode d’entraînement, grandir jusqu’à l’âge adulte est vertueux, tandis qu’en raison du vieillissement, il devient vicieux par la suite. Pour cela, lors de l’entraînement 氣沉丹田, « Les vapeurs s’enfoncent dans le champ de cinabre » n’est pas un problème pour un jeune homme, mais en devient un lorsque le risque de cystocèle devient plus important pour les hommes plus âgés.
4. En poussant trop fort et trop souvent sur le bas du bassin, certains peuvent, au contraire, souffrir du syndrome des toilettes, c’est-à-dire devoir se rendre aux toilettes beaucoup plus fréquemment qu’auparavant. Dans le pire des cas, ils devront y aller pendant l’entraînement, perdant ainsi beaucoup de chaleur…
5. Pour ceux qui souhaitent travailler sur ce point, une autre version de ce dicton utilise 糟 (lie, pourriture, désordre…) au lieu de 精 (sperme dans ce cas particulier).
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