界是功能之限
Le domaine est la limite de la capacité.
La gravité, tout comme la respiration, demeure constante dans nos vies. Pour ceux qui étudient les pratiques anciennes, elle est, en matière d’entraînement, l’exemple parfait de la manière dont les cercles vertueux et vicieux doivent le façonner et le modifier dans ses fondements. Ce cas précis s’avère plutôt simple. Tant que nous grandissons, jusqu’à l’âge adulte, l’influence de la gravité est positive. Elle rend notre corps plus fort et les exercices tendent à exploiter au mieux cette opportunité. Une fois que nous avons atteint l’âge adulte, c’est l’inverse qui se produit : la gravité devient progressivement une gêne à tous les niveaux. En gros, nous croissons rapidement jusqu’à la fin de l’adolescence, puis nous rapetissons graduellement à partir du début de l’âge adulte. Cela a un impact considérable sur l’entraînement, car, si la gravité est une alliée dans notre jeunesse, elle devient ensuite une ennemie implacable. De plus, s’exercer dans le cadre d’un loisir n’améliore pas l’équation. En effet, autrefois, les gens devaient tirer les bénéfices physiques de l’apprentissage principalement durant leur puberté. Ensuite, il s’agissait plutôt de maintenir leurs capacités physiques aussi longtemps que possible, c’est-à-dire de ralentir autant que possible le processus de vieillissement tout en améliorant leurs compétences grâce à l’expérience. De nos jours, avec un temps d’entraînement limité et beaucoup de gens qui commencent à l’âge adulte, tout est devenu si confus qu’on a de la difficulté à s’en tenir à cette ancienne philosophie d’apprentissage. Néanmoins, on ne peut échapper aux effets de la gravité et savoir ce qui appartient à chaque période peut s’avérer une aide précieuse dans son entraînement.
En comprenant comment notre relation à la gravité change une fois que nous atteignons la maturité, on peut alors adapter ses objectifs et sa méthode d’entraînement.
I. Ami Puis Ennemi
Comme pour tout ce qui touche aux pratiques internes, cela s’apparente à une question de tendance, de ce sur quoi on doit se concentrer, et certainement pas d’être juste bon ou mauvais. Néanmoins, on doit considérer que, en raison du changement radical de cercle vertueux à vicieux, en ce qui concerne la gravité, ce qui s’avère bénéfique jusqu’à la fin de la puberté tend à devenir néfaste par la suite. De plus, il est nécessaire, également, de passer d’un processus inconscient à un processus conscient.
1.1 Cercle Vertueux Devint Vicieux
On peut facilement comprendre le principe. Fondamentalement, tout ce qui augmente la pression exercée par la gravité pendant la croissance améliore le corps, tandis qu’après, cela peut accélérer son déclin. Par conséquent, l’ajout de poids, les postures basses, etc., font partie des questions à prendre en compte.
L’autre difficulté est l’effet principal de la gravité sur un corps qui ne grandit plus : la compression et l’inclinaison. En effet, le vieillissement, lentement mais sûrement, va mettre le corps à rude épreuve. Ensuite, à cause de cela et, bien sûr, de la détérioration des tissus conjonctifs, aligner ses articulations droites comme des flèches deviendra problématique et la colonne vertébrale se courbera, principalement vers l’avant. Cela peut avoir des conséquences désastreuses sur leur santé, restreignant ainsi l’agilité. Par conséquent, après avoir atteint l’âge adulte, l’entraînement doit se concentrer sur le maintien de la rectitude afin de réduire le processus de vieillissement.
1.2 Inconscient Ou Conscient
Étant donné qu’une partie du processus de croissance consiste à lutter contre la gravité pour grandir, hormis les mauvaises postures liées au mode de vie, le corps a tendance à adopter naturellement la posture la plus bénéfique pour lutter contre la gravité. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire de réfléchir pour se tenir plus ou moins droit, le corps le fait tout seul. Avec l’âge, comme nous ne grandissons plus, c’est l’inverse qui se produit : si nous ne nous forçons pas délibérément à rester vertical, le corps va alors se recroqueviller et se pencher de plus en plus, comme mentionné précédemment.
En d’autres termes, une fois l’âge adulte atteint, il faut en quelque sorte repartir à zéro et apprendre au corps à rester droit et lutter contre la compression des articulations et de la colonne vertébrale, ce qui représente un défi de taille, car il s’agit d’un réflexe à adopter presque 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Bien sûr, le fait de s’être entraîné 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pendant la puberté a déjà profondément transformé la structure, qui peut ainsi mieux résister aux effets du vieillissement et qui rend facile le fait s’habituer à contraindre le corps à se redresser à tout moment jusqu’à ce que cela devienne une seconde nature. Un tel entraînement n’était donc pas si difficile pour les élèves autrefois. C’est tout autre chose aujourd’hui, où l’entraînement est plus un loisir et où d’adopter une posture plus ou moins correcte une ou deux fois par semaine pendant quelques heures d’entraînement est largement insuffisant. En termes plus simples, lorsque la structure est déjà en place et que l’esprit est habitué à être toujours en contact avec tout ce qui se passe dans le corps, l’objectif est évidemment beaucoup plus facile à atteindre que lorsqu’on manque de structure et qu’on n’est pas vraiment connecté à son corps.
Connaissant la différence entre les cercles vicieux et vertueux en ce qui concerne la gravité, il faut modifier son entraînement en conséquence.
II. Construction Ou Entretien
Très peu de personnes commençaient à s’entraîner aux arts martiaux de manière intensive à l’âge adulte autrefois. Ce n’était pas impossible, mais ce n’était certainement pas la norme, surtout si l’objectif était de former des corps d’élite1. Ainsi, à la puberté, et même avant, la formation visait principalement à construire un corps plus fort et mieux adapté aux besoins du combat. À l’âge adulte, en comparaison, il n’y avait plus grand-chose à améliorer, le corps ne grandissant plus ; il s’agissait alors davantage de maintien.
On peut se faire une idée de la différence à travers trois aspects : l’entraînement à la rondeur ou à la rectitude, à la lourdeur ou à la légèreté et, enfin, à la respiration.
2.1 Arrondi Ou Droit
Comme décrit dans un article précédent, certains styles commencent à s’entraîner à la rectitude pour atteindre l’arrondi et finalement les verrous, permettant de combattre avec des mouvements très minimalistes. Mais, ce type de mouvement, s’il est efficace pour manier une arme, n’est en fait pas idéal pour garder le corps en forme en ce qui concerne la lutte contre la gravité. En effet, il faut s’entraîner à la rectitude pure, en particulier pour les articulations (d’où les bras et les jambes droits comme des flèches). C’est pourquoi certaines pratiques faisaient la différence entre les verrous de l’ours et ceux de la grue, par exemple. L’ours concernait la formation aux verrous ronds pour le combat ; la grue concernait les verrous droits pour préserver autant que possible le corps des effets néfastes du vieillissement et de la gravité. En tant que verrous, ils devaient tous les deux finir par tendre toutes les parties du corps en même temps, la distinction étant que l’un était destiné au mouvement et l’autre était principalement, voire exclusivement, pratiquée dans l’immobilité.
2.1 Lourd Ou Léger
Lors de la construction, on se concentrait sur tout ce qui exerçait une pression supplémentaire sur le corps, le poids, les postures basses, etc. Ensuite, et principalement en raison de l’influence de la gravité, l’entraînement visait davantage à rester aussi léger que possible. Il faut distinguer cela des autres conditions préalables liées au type d’arts martiaux et d’armes utilisés, qui peuvent eux-mêmes privilégier la lourdeur ou la légèreté. Là encore, il ne faut pas confondre ce qui est nécessaire pour le combat et ce qui est nécessaire pour garder le corps en forme. Cela est un peu difficile à comprendre dans le cadre d’une pratique moderne de loisir, car les élèves reçoivent souvent un type d’entraînement valable pour tout et n’importe quoi, une sorte de pilule magique et probablement pas très réaliste. Il en allait tout autrement autrefois, car il fallait savoir à quoi servait chaque type d’entraînement et dans quelles proportions il devait être pratiqué en fonction de ses objectifs, de son âge et de son état de santé, pour le moins.
2.3 Respiration Basse Ou Haute
Comme mentionné dans le dernier article et dans d’autres, plus anciens, la respiration était autrefois très évolutive, ne se limitant pas à une seule technique, comme le célèbre « faire sombrer le Champ de Cinabre ». Normalement, pendant la construction, on devrait avoir atteint la respiration vide où l’estomac se retrouve comme avalé. On devrait également, au minimum, être passé du Champ de Cinabre inférieur à l’intermédiaire, voire au supérieur. L’entraînement pour lutter contre la gravité consistera alors à appliquer une respiration adéquate pour devenir encore plus léger. Cela concerne les os pneumatiques et un type de technique de respiration qui vide totalement la région pubienne et pousse et tire jusqu’au sommet.
On peut néanmoins construire à l’âge adulte, surtout quand on est encore jeune, mais le temps nécessaire pour transformer le corps s’allongera à mesure que l’on vieillit. De plus, certains changements ne peuvent être réalisés que pendant l’adolescence, voire même avant. Une fois encore, les anciennes pratiques étaient également une question de tendances, et non d’absolus. Pour cela, une connaissance très profonde et détaillée de son corps s’avère nécessaire. On doit pouvoir décider de la proportion entre construction et maintien en fonction de son âge, de sa santé, de l’intensité de son entraînement, etc. Enfin, cet article porte uniquement sur la machine, le corps, et non sur la manière de l’utiliser, les techniques, qui constituent un autre aspect de l’entraînement et un autre domaine. Sans parler de l’expérience nécessaire…
1. En réalité, comme pour toute activité sportive, on ne peut pas s’attendre à devenir excellent si l’on débute à un âge relativement tardif. On n’a jamais entendu parler d’un champion du monde de tennis qui aurait commencé à apprendre à l’âge de 18 ans…
 
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