dimanche 25 novembre 2018

Torsades Et Verrous



無力優力
Sans la force est la meilleure force

直而不直,曲而不曲
Droit sans être droit, courbe sans être courbé

三節九段,三弓九曲
Les trois parties et les neuf sections, les trois arcs et les neuf courbes



La rectitude avec un corps aussi relâché que possible n'est que la première étape de l'entraînement. En effet, comme cela a été décrit dans le billet précédent, le but est de transformer son corps afin de le rendre assez souple pour pouvoir travailler en utilisant l'élasticité des fascias au lieu de la contraction musculaire.
Une fois que le corps est suffisamment transformé, on peut aller plus loin et apprendre à le tendre. Si l'intention et l'utilisation des principes de la croix et des six directions ont également été décrites auparavant, la rondeur ultime à travers les verrous est censée tendre le corps automatiquement. Cependant, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, il faut d’abord parvenir à une flexibilité suffisante pour pouvoir aborder les entraînements aux verrous. Dans le cas contraire, il est non seulement impossible d’y arriver, mais cela finit par nuire au corps. Pour réaliser les verrous, il faut d'abord passer de la rectitude à la rondeur, en travaillant les torsions et les six directions. Ensuite, lorsque suffisamment de flexibilité supplémentaire aura été acquise, on utilise les verrous pour tendre le corps en lui faisant prendre des angles particuliers.





I. Torsions

Comme il a été mentionné dans des billets précédents, la rectitude est une question de relâchement, la première étape d'une meilleure force sans contraction musculaire où l'on se rend compte qu'il n'y a pas besoin de tant de muscles, ou de les contracter si dur, pour créer assez de puissance. Cependant, pour les anciennes pratiques basées sur une transformation profonde du corps, ce n'est qu'un pas vers l'utilisation de l'élasticité des fascias. Par conséquent, une fois le corps assez flexible, il faut apprendre à le tendre en l’étirant. Une façon de trouver quel type de tension est recherchée se fait en « essorant » les parties du corps, transformant graduellement en rondeurs ce qui était droit comme un i. Le corps étant divisé en trois parties, trois types de torsions différentes peuvent être envisagées. Par souci de compréhensibilité, seules les plus évidentes seront décrites.

1.1 Partie Supérieure
Avoir les coudes vers le bas, un principe utilisé dans beaucoup de pratiques anciennes, décrit en fait l'une des principales torsions de la partie supérieure. En effet, l'idée est, une fois que les bras sont aussi droits qu'un i, de tourner les coudes dans le sens des aiguilles d'une montre tandis que les poignets et les épaules tournent dans le sens contraire. Ceci doit se faire, bien sûr, sans contraction et tout en essayant de maintenir la rectitude.
Pour faciliter les choses, la première chose à faire serait de n'opposer que les coudes et les poignets ce qui rendra les bras "droits mais pas droits, courbés mais pas courbés". Une fois maîtrisée et en ajoutant les épaules, la rondeur commencera à prévaloir.

1.2 Partie Centrale
La partie centrale concerne la taille, qui tourne à gauche ou à droite tandis que l'ilion et l'épaule correspondants (gauche ou droite) tournent dans le sens opposé (droite ou gauche).
Comme pour la partie supérieure, on commencera par opposer la taille et l'ilion afin de créer la flexibilité nécessaire pour que la taille ait plus de liberté de mouvement. Le résultat devrait être que, bien que la taille soit tordue, tout le bassin reste droit (c'est-à-dire qu'il ne bouge pas). Bien fait, tourner la taille amène à avoir les épaules de côté, les épaules et le bassin formant ainsi une croix.
Une fois maîtrisé, on entraînera la flexibilité de la taille par rapport aux côtes en appliquant la même méthode aux épaules. Finalement, pouvoir tordre la taille sans bouger les épaules et le bassin sera un moyen d’arrondir le dos.

1.3 Partie Inférieure
L'arrondi de la partie inférieure provient d'abord de la capacité décrite dans le post précédent à rentrer les fesses. Fait correctement, cela pousse les genoux vers l'extérieur, ce qui provoque l'ouverture des chevilles et des pieds. Les maintenir fermés (orteils du pied avant vers l'intérieur et orteils du pied arrière dirigés vers l'avant par exemple) va créer une torsion qui engendra la tension nécessaire. 

Plus la capacité de torsion est forte, plus le corps s’arrondit, au point qu'il se verrouille.




II. Verrous, Finalité De l’Entraînement Externe

On peut diviser les verrous en principaux et secondaires. Fondamentalement, le centre, la taille, est le verrou principal, tant pour celui-ci que pour l’ensemble du corps. La croix entre le cou et les épaules est le verrou principal supérieur et l'entrejambe arrondie celui inférieur. Les verrous secondaires, situés sur chacune des neuf sections, sont là pour intensifier la tension créée par les principaux. Comme l'objectif est de tendre sans contraction musculaire, il est également important de se rappeler ce qu'est un verrouillage corporel correct.

2.1 Principaux
Le verrouillage de la taille est la capacité d'utiliser une souplesse supplémentaire au niveau des vertèbres (une vertèbre « sortant » un peu) pour arrondir la partie basse dos. Ce mouvement très fin et extrêmement minuscule aura pour résultat de littéralement tendre tous les fascias du corps. Une telle tension ne sera pas extrême et on n'essaiera pas de la pousser trop fort, la colonne vertébrale peut être aussi fragile que de la porcelaine et doit être manipulée avec beaucoup de soin.
Le verrouillage de la taille en place fait automatiquement rentrer les fessiers, l'entrejambe s’arrondissant. Cependant, il faut y rajouter une rotation du bassin pour améliorer la tension dans les jambes. 
Le verrou supérieur consiste à pousser un peu plus loin que "contenir la poitrine" le sternum vers l'épine dorsale tout en maintenant les épaules correctement alignées. Comme pour le bassin, avoir verrouillé la taille a déjà créé de la tension au niveau du cou, il s’agit alors de pousser un peu plus pour l’amplifier la tension.

2.2 Secondaires
Pour tendre davantage son corps, il faut, ensuite, se concentrer sur chacune des neuf sections. Pour les mains par exemple, la bouche du tigre, 虎口, est souvent mentionnée parce qu'elle conduit à verrouiller celle-ci.

2.3 Correctement
Aux signes habituels, une respiration profonde, longue et sans essoufflement et l'absence de sensation de force, on peut ajouter quelques détails supplémentaires liés soit à la façon dont le corps est tendu, soit au mouvement.
a. Entier et Poigne
Deux choses faciles à vérifier:
Tout d'abord, c'est tout le corps qui est tendu, il n'y a pas de muscle agoniste et antagoniste quand on se sert correctement de l'élasticité des fascias. Par conséquent, si une partie du corps n'est pas tendue, il y a quelque chose qui ne va pas avec le verrou. En ce sens, un entrejambe arrondi correct tendra n'importe quelle partie des cuisses ainsi qu'un verrouillage correct de la partie supérieure, encore plus dur à obtenir, tendra tous les muscles de la poitrine.
Deuxièmement, parce que le but des anciennes pratiques était de se battre avec des armes, c'est la poigne qui est entraînée et, ce qui n'est probablement pas une coïncidence, un verrouillage correct de la main empêche de fermer le poing. 
b. Bouger Comme un Robot
Au lieu des mouvements très fins et acrobatiques liés aux entraînements à la rectitude, parce qu'ils rendent le corps totalement connecté et extrêmement tendu, les mouvements lorsque l’on utilise les verrous paraissent petits et très saccadés. Cela donne presque l’impression d’être une statue en mouvement. 





Les verrous, la capacité de tendre tout et n'importe quelle partie de son corps grâce à l'élasticité des fascias, étaient considérés comme l'entraînement externe ultime dans les anciennes pratiques internes. Ils étaient  souvent obtenus en plaçant les parties adjacentes du corps dans des directions opposées. Autrefois, parce que la méthode dominait tout le reste, ce n'est qu'à partir de ce moment-là, une capacité externe jugée suffisante, que l'on pouvait vraiment envisager la partie interne de l’entraînement, c'est-à-dire améliorer les organes, respirer correctement et chauffer son corps pour créer des vapeurs.

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