二曰左偏臥,頭枕左足尖,左手搬左足跟,右換如之*
Deuxièmement, du côté gauche, la tête à l'extrémité du pied gauche, la main gauche tirant le talon gauche, puis faisant exactement la même chose du côté droit.
La plupart des formations visant à améliorer l'élasticité des fascias étaient à l'origine destinées aux adolescents, quand ce n’était pas aux très jeunes enfants, violentes et/ou intenses afin de profiter de la grande souplesse de leur corps et d'influencer leur croissance. Puisque les adultes et/ou la pratique des loisirs ne peuvent atteindre une telle intensité sans être nuisible au corps, la question est de savoir comment adapter les anciens entraînements et les objectifs de chacun afin d'être encore capable d'améliorer l'élasticité et la connectivité.
Tout d'abord, il est important de comprendre que l'objectif principal de la souplesse n'est pas de pouvoir faire des acrobaties, un simple sous-produit pour les artistes martiaux, mais l'amélioration de l’élasticité des fascias afin de les garder connectés, car ils sont le moyen d’atteindre le corps entier pour les pratiques internes. Les adultes doivent, alors, adopter une façon de s'étirer différente, moins violente, bien que le but reste le même.
La rectitude venant en premier, ce sont avant tout les articulations et la colonne vertébrale qui sont les parties essentielles à cibler. En effet, incapable d’être droit comme un i, un adulte doit aussi lutter contre le rabougrissement naturel qui vient avec l'âge, et il faut d’abord se concentrer sur ces deux parties.
I. Élasticité Uniforme, Étirement Par l'Intention
L'entraînement vers une élasticité uniforme était le moyen d'atteindre la puissance du corps entier pour les internalistes. Pour ce faire, les étirements extrêmes étaient la meilleure option. Malheureusement, ils sont trop nocifs pour les adultes ou lorsqu'ils ne sont pratiqués qu'une fois de temps en temps. Néanmoins, l'adaptation d’un tel entraînement pour adultes se doit de garder le but d’uniformiser les lignes de fascias et d'apprendre comment étirer à volonté celles-ci.
1.1 Une Approche Différente
Si la longueur des lignes de fascias des adultes peut encore être améliorée, cela n'est rien comparé à la rapidité des résultats pour les adolescents. De plus, la longueur est un sous-produit, ce sont la connexion et l’uniformité qui comptent le plus. Ainsi, au lieu de suivre la méthode simple et peu inventive utilisée pour les adolescents, étirer autant que possible, les adultes doivent en suivre une plus intuitive, en cherchant et travaillant d'abord et avant tout sur les parties du corps durcies ou relâchées.
La deuxième grande différence est d'éviter tout exercice trop violent ou trop intense. Par conséquent, l'étirement doit prendre du temps et se limiter à être légèrement au-dessus de sa limite. Les étirements courts et intenses doivent être évités, ainsi que les étirements trop longs dans le temps (comme ceux qui sont décrits dans le post précédent). L'idée est d'éviter à tout prix, progrès ou non, toute blessure. En effet, pour un adulte, toute blessure affaiblit le corps et le rend moins flexible, tant à court qu’à long terme.
La troisième est de privilégier une flexibilité du corps entier améliorée plutôt que viser des capacités acrobatiques telles que les grands écarts, lever les jambes en l'air.... Une telle flexibilité ne peut être obtenue que lorsque l'on apprend à ne pas contracter les muscles, à les détendre totalement en travaillant sur la rectitude. Les muscles se relâchant, l'étirement s'étendra naturellement à tous les fascias. Ainsi, les adultes doivent encore plus faire attention à ne pas contracter leurs muscles et les rendre, pour ce qui est de la rectitude, aussi relâchés que possible, c'est-à-dire aussi proches que possible de l’état de sommeil, mais encore capables de tenir une posture. En entraînement, la rectitude représente le doux tandis que la rondeur mène à la fermeté.
Toutefois, comme il a été mentionné dans le post précédent, l'objectif est de devenir capable d'étirer les fascias à volonté. Les adultes doivent, bien, rechercher une telle cette intention.
1.2 Une Intention Identique
L'élasticité des fascias n'est pas seulement une qualité recherchée, elle est aussi un outil destiné à apprendre à générer de la puissance en dehors de la contraction musculaire habituelle. Il faut apprendre à l'utiliser en commandant aux muscles de s'étendre tout en se détendant.
C'est là, comme cela a déjà été mentionné dans ce blog, que réside le problème, un bâton et une corde souple ne pouvant pas bouger de la même façon. Par conséquent, il serait très difficile, si ce n’est impossible, avec un corps raide de maîtriser ce type étirements à volonté. Ainsi, lors de l'entraînement des enfants, la première chose à faire était de rendre leur corps si souple qu'ils en venaient à naturellement utiliser plus d'élasticité des fascias que la contraction musculaire pour bouger. Leur apprendre ensuite à le faire à volonté devenait alors très facile. Les adultes habitués à la contraction musculaire sont raides, même lorsqu’ils ont des capacités acrobatiques, comme être capable de faire le grand écart. En effet, comme il a été mentionné dans le post précédent, la contraction musculaire empêche les fascias contenus dans les muscles de s'étirer correctement et il est alors impossible d’atteindre un corps entier par l’étirement. De plus, la contraction réduit aux tendons et aux ligaments le support de l’effort d’étirement, menant souvent à des blessures, la tendinite étant la plus fréquente.
Par conséquent, les adultes devront subir une longue période de verre à moitié plein, à moitié vide où ils deviendront moins puissants, ne pouvant plus contracter avec force leurs muscles, mais ne pouvant non plus étirer leurs fascias à volonté pour profiter de la force venant de l'élasticité. En effet, le mode loisir pour adultes prend naturellement beaucoup plus de temps qu’un entraînement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour enfants. La question est alors de savoir quand un adulte peut commencer à utiliser l'intention pour s'étirer.
Une réponse simple est que lorsque le corps est suffisamment transformé, un enseignant pouvant le voir immédiatement. Donner une réponse précise limitée à la partie supérieure du corps peut, cependant, rendre la question plus compréhensible pour ceux qui ne sont pas habitués aux formations destinées à transformer profondément le corps. Les articulations et les muscles sont la partie à examiner. Les muscles doivent être devenus plus maigres et mous lorsqu'ils ne sont pas tendus, en particulier les biceps, qui doivent presque s’être aplatis, ainsi que tout muscle autour des épaules. Dans certains cas, pour des raisons de connectivité et d'équilibrage, d'autres muscles vont au contraire se développer, comme ceux de l'aisselle (ce qui est parfois appelé des « aisselles pleines »). En ce qui concerne les articulations et les os, la connexion entre les clavicules et le sternum sera devenue si souple qu’il sera possible de mettre les clavicules en position verticale, de même que celle entre le sternum et les côtes permettra de « contenir le thorax », c’est-à-dire d'aligner le sternum avec les épaules (toujours la rectitude). Seulement alors la partie supérieure sera suffisamment flexible et les lignes des fascias suffisamment reconnectées pour permettre un étirement par l’intention.
Pour atteindre une telle transformation, les adultes doivent s'entraîner à la rectitude en portant une attention particulière à leurs articulations et à leur colonne vertébrale.
II. Rectitude Ciblée
Les entraînements à la rectitude des articulations sont en fait très simples, certains d'entre eux sont probablement connus par ceux qui s'étirent régulièrement. Le redressement de la colonne vertébrale peut s'avérer plus délicat puisqu'elle n'est pas naturellement droite, qu'elle ne le sera jamais, même pendant les entraînements « droit comme un i » et, surtout, que le but final est de la rendre ronde et de plus en plus ronde. Enfin, qu'il s'agisse des articulations ou de la colonne vertébrale, tout étirement effectué avec une contraction musculaire abîmera à terme le corps, la première règle étant d'avoir les muscles aussi détendus que possible et de ne jamais les contracter.
1.1 Articulations
Un étirement correct est une question d'angles, parce que les anciennes pratiques se concentrent sur une posture à laquelle on ajoute de la pression, essentiellement des vecteurs de force. D'une manière simple, la ou les jambes doivent pousser verticalement et les bras doivent se tenir à l’horizontale.
a. Posture
La première chose à faire est d'avoir les articulations bien droites, aucun fléchissement, même léger, n’étant autorisé lors des étirements. Effectué correctement et avec le temps, cela peut donner l'impression que l'articulation s’incurve légèrement vers l'intérieur. Pour les jambes, il plus important de maintenir toute jambe d‘appui droite comme un i (l’éventuelle jambe levée importe moins). Un entraînement simple pourrait consister à se tenir debout avec les deux jambes aussi droites que possible (sur un sol relativement plat), l'habitude générale étant de toujours les faire légèrement fléchir. Poignets plats et coudes droits pour les bras. Les épaules ne vont ni en avant ni en arrière, mais tombent sur le côté du corps, centrées par rapport au côté de la poitrine ou du cou.
Enfin, l'étirement de base avec une jambe levée et une d’appui doit suivre les règles de rectitude dans le sens où les deux pieds doivent être dirigés droit devant lorsque l'on étire la jambe en face du corps (hanches et pieds vers l'avant et droits) ou sur le côté à un angle de cent quatre-vingts degrés sur une ligne (hanches, jambes et pieds sur la même ligne) lorsque l'on fait un étirement latéral.
Cependant, pour insister sur l'étirement des articulations, il faut aussi exercer une pression rectiligne.
b. Pression
Pour les jambes, il s’agit de pousser vers le haut aussi verticalement que possible la ou les jambes d’appui, pousser et tirer ou pousser et pousser sur les articulations avec les mains aident également à étirer les articulations de la jambe levée. Par conséquent, beaucoup d’étirements ont une main qui pousse sur le genou tandis que l'autre pousse ou tire le pied. On pourrait dire que faire un étirement d'une jambe sans ajouter la pression des mains étire la jambe, mais sans étirer les articulations. Ainsi, adulte et/ou loisir, les mains deviennent en fait le détail le plus important.
Bien qu'une main puisse également être utilisée pour aider à étirer les articulations des bras opposés de la même manière, la nécessité d'avoir le bras droit le rend difficile et moins productif. La meilleure option pour étirer les bras en ligne droite reste l'équivalent de « Wei Tuo Présentant le Pilon II »**.
Strictement aligné il s’agit d’essayer d'aller encore plus loin avec les mains, ce qui amène à écarteler toute la partie supérieure du corps. Un autre exercice consiste à faire la même chose en faisant de petits mouvements de haut en bas avec les bras, ce qui s'appelle 撐胳膊, casser les bras, une référence directe à 撑鞋, assouplir ses chaussures en chinois.
Wei Tuo Présentant le Pilon II
Strictement aligné il s’agit d’essayer d'aller encore plus loin avec les mains, ce qui amène à écarteler toute la partie supérieure du corps. Un autre exercice consiste à faire la même chose en faisant de petits mouvements de haut en bas avec les bras, ce qui s'appelle 撐胳膊, casser les bras, une référence directe à 撑鞋, assouplir ses chaussures en chinois.
La rectitude des jambes et des bras n’est pas un problème délicat, la colonne vertébrale beaucoup plus.
1.2 Colonne Vertébrale, Bassin et Cou
Pour redresser quelque chose, la meilleure façon est de le faire par ses deux extrémités, la région pelvienne et la tête pour la colonne vertébrale.
a. Bassin
Même si la courbe au niveau du sacrum est une souplesse qui doit être maintenue, elle conduit la plupart du temps à faire supporter à cette zone beaucoup de pression, surtout lorsque l’on est assis, soulève des objets lourds, s'étire de façon intensive..., ce qui est nuisible à l'ensemble du dos. En effet, bon nombre de douleurs dorsales peuvent être résolues en apprenant simplement à redresser cette partie en étant assis par exemple. Par conséquent, pour éviter que le sacrum supporte la majeure partie de la pression, il faut s’habituer à le redresser la plupart du temps, ce qui revient essentiellement à rentrer les fesses***. Ce processus est plus facile pour les Asiatiques qui ont souvent une courbe au niveau du sacrum beaucoup moins marquée.
Rentrer correctement les fesses est faire une rotation de la région pelvienne. Une telle rotation faite correctement, elle ouvre les jambes et les pousse vers le bas (les genoux fléchissent), ce qui est souvent appelé « l'entrejambe arrondi ». Pour améliorer la rectitude et la flexibilité, il faut essayer de détendre les jambes tout en les faisant pousser vers le haut, mais en maintenant le basculement. Effectué correctement et totalement détendu, une sensation d'étirement se fera sentir au niveau des cuisses et de la partie inférieure de l'estomac, qui se rétractera et se redressera automatiquement, et, enfin, dans le dos. Puis, lentement, elle s'étendra sur tout le corps. Pourquoi ? Parce que la taille est le centre, la section qui dirige. Si l'on parvient à l'étirer, toutes les lignes de fascias s'étireront. Ceci est un exercice simple à faire lentement et très progressivement. Il vise la flexibilité de tout le corps sans avoir à passer par des entraînements acrobatiques, ce qui est très adapté aux adultes et aux loisirs.
Le bassin correctement étiré, il faut ensuite travailler le cou et sa souplesse relative qui peut facilement conduire à le déconnecter.
b. Cou
La nécessité d'avoir un cou droit s’exprime dans beaucoup de dictons chinois, certains d'entre eux déjà mentionnés dans ce blog. Étant donné que le travail sur les vertèbres cervicales peut être délicat, voire dangereux, il ne serait pas sage de mentionner les exercices par écrit, surtout lorsque les gens ne comprennent pas ce qu'est réellement le travail avec l'élasticité des fascias et qu'ils restent contractés. Certaines parties de la tête peuvent conduire à redresser le cou, beaucoup d'informations sur celles-ci sont déjà disponibles.
Les anciennes pratiques insistent sur le lien entre la région pelvienne et les vertèbres cervicales à travers des dictons ésotériques assez poétiques comme « Si la tortue ne peut rétracter son cou, le taureau ne peut labourer le champ ». Quoi qu'il en soit, l'idée est que si l'on veut vraiment étirer complètement la colonne vertébrale, il faut tirer la région pelvienne et les vertèbres cervicales dans des directions opposées, une vers le haut, l’autre vers le bas, tout comme tirer les deux extrémités d'un élastique ou la corde d'un arc. Par conséquent, lors de l'étirement du dos, s'assurer de maintenir un léger étirement du cou apportera plus à l'élasticité des fascias qu'en se concentrant seulement sur la région pelvienne.
Appeler les pratiques internes « styles doux » est l'une des erreurs courantes de notre époque moderne qui oublie qu'en réalité l’entraînement des adolescents était tout sauf doux, les exercices intenses et violents, le but final était de rendre leur corps aussi ferme que possible, mais jamais dur (par ce que l'on peut appeler les verrous, qui sera expliqué dans un prochain billet). Pourtant, quand il s'agit de tels entraînements pour les adultes et/ou pour les loisirs, la douceur peut être une devise à suivre car le corps ne peut plus faire des entraînements trop violents ou intenses sans risquer de se blesser. Dans ce cas, en effet, il faut adopter une approche douce et très progressive.
*Épée du Chaos, Bikun, Dynastie Ming. 渾元劍經, 畢坤, 明朝
**Les mains peuvent être positionnées différemment, sur le côté, vers le bas.......
***Comme cela été mentionné dans Forêt, toutes les pratiques ne fonctionnent pas de la même façon. Par conséquent, rentrer les fesses est en fait un point de désaccord, certaines écoles le recommandant, d'autres considérant que cela est nuisible et apporte des douleurs au dos. Pour l'auteur, la question principale est de savoir si l'on se sert d'une telle position pour étirer le bas du dos tout en gardant tous les muscles relâchés dans cette zone ou si l'on contracte les muscles pour le faire. Dans le second cas, elle peut en effet provoquer des douleurs au dos car le blocage de cette partie par contraction musculaire rendra la région pelvienne encore moins souple qu'elle ne l'est déjà.
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