玲瓏變化佈周身
Des changements raffinés, ingénieux et délicats arrangent l'ensemble du corps
拳有勢者, 所以為變化也. 横斜側面, 起立走伏, 皆有墙戶, 可以攻, 故謂之勢. 拳有定勢, 而 用時無定勢. 然當其用也, 變無定勢, 而實不失勢, 故謂之把勢*
La boxe a ses postures, ce qui résulte en changements. Horizontal ou de travers et de côté ou de face, en se levant ou en se tenant debout et en mouvement ou en se prosternant, tout a un mur et des portes, il est possible d'attaquer, et c'est pour cela que l'on parle de posture. La boxe a des postures déterminées, mais, lors de son emploi, il n'y a pas de posture déterminée. Ainsi, elle assume son usage propre. Les changements ne connaissent pas de posture déterminée, mais en réalité on ne perd pas sa posture, c'est la raison pour laquelle on parle d'habileté dans l'art.
Quelques billets à venir essaieront de s'en tenir davantage aux anciennes méthodes, ne donnant que des pistes.
Les pratiques martiales chinoises considéraient le combat comme chaos, étant alors profondément influencées par la théorie des changements.
Les principes, enchaînements et autres exercices d'entraînement étaient à l'époque beaucoup plus flexibles que les contemporains.
Pour décrire des processus parfois indescriptibles, on s'appuyait beaucoup plus sur l'intelligence des élèves que sur leur capacité à apprendre par cœur des règles et des exercices.
Passer d'une tradition orale transmise à un petit nombre de personnes choisies à des livres, des vidéos et des organisations uniformisant tout pour les masses conduit à la sclérose.
Les enchaînements libres où l'élève se contentait de laisser son corps faire ce qu'il voulait étaient un des finalités des écoles qui commençaient par des postures très strictes.
Au sein de la même école, deux élèves n'apprenaient jamais les mêmes choses, à chacun sa propre pratique était la règle.
Transformer profondément son corps signifiait changer radicalement sa façon de bouger. Par conséquent, le même enchaînement pratiqué par deux élèves à des niveaux de transformation différents paraissait tout à fait différent. Dans les pratiques internes, la progression allait de mouvements longs et droits à des mouvements courts et arrondis.
À un niveau intense, l'entraînement est comme la cuisine, on ne peut pas tout rajouter, il y a toujours une question de proportion, trop de sel, et d'intégrité, un dessert n'est pas un plat principal.
Plus le fond est fort, plus la capacité de changement est profonde. Le vrai changement ne peut s'épanouir que sur la base d'un noyau de principes très stricts. La liberté totale est aussi une forme de sclérose.
*Edition Martiale Pré-Compilation, Rouleau 5, Boxe, Tang Shunzhi (1507-1560), 武編前集, 卷五, 拳, 唐順之 (1507-1560)
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