氣沉骨堅
Des os forts pour de lourdes vapeurs
骨堅筋柔
Des fascias souples pour des os fermes
En ce qui concernait la force du corps, la partie externe, le plus important n’était ni les muscles, ni même les fascias pour les arts internes, mais les os. Les Os et la Force sont l’exemple type de la façon dont fonctionnent les arts internes, la force du corps étant d’abord une question de structure plus forte et, pour y arriver, des organes plus forts. Et il est aussi intéressant d’observer que l’un des exercices courants dans les arts martiaux pour rendre les os plus résistants, frapper quelque chose de dur, avait un objectif différent dans les pratiques internes, rendre les articulations plus fortes.
Des Os plus Forts pour une Structure plus Forte
Le squelette étant la charpente interne du corps humain, il était une priorité pour les anciennes pratiques. L’idée était simple, en rendant les os plus forts, on rendait l’ensemble du corps et tout ce qui soutenait ceux-ci plus forts. Le problème était, évidemment, comment les rendre plus forts. Les arts internes ne cherchaient pas à les rendre plus résistants par des frappes ou des massages avec quelque chose de dur par exemple, le principal travail consistait à les faire croître en volume et densité en utilisant des poids. Évidemment, ce type d’entraînement ciblait plus particulièrement les enfants et les adolescents, en essayant d’influencer leur croissance. D’où l’entraînement légendaire de Shaolin avec des seaux ayant un fond creux pour y ajouter secrètement des poids, ou le corps de fer, des pantalons et des vestes lestées (en démarrant très léger, les poids étant ajoutés d’une façon aussi progressive que possible), ou simplement de l’haltérophilie en utilisant des armes de plus en plus grosses… De tels exercices pouvaient seulement être faits quand on avait compris comment utiliser les fascias à la place des muscles. Sinon, c’étaient la masse musculaire qui augmentait au lieu des os.
Mais, évidemment, les pratiques internes allaient plus loin, elles recherchaient le processus derrière la croissance osseuse.
Des Organes plus Forts pour des Os plus Forts
Pour les arts internes, ce qui était important dans les os était leur partie douce, pas la partie dure. Par conséquent, ils attachaient une valeur toute particulière à la moelle osseuse. Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, la moelle osseuse est produite par les reins, une autre raison de l’importance spéciale qui leur est toujours donnée. Ainsi, comme mentionné dans de nombreux billets précédents (voir Santé, Un Cœur Brumeux, Transformer le Corps en Premier, L’Externe Vient en Premier), en mangeant moins et en étant capable de prendre plus à partir de sa nourriture, les reins seraient capables de plus se concentrer sur la production de la moelle osseuse. Plus de moelle osseuse ne remplirait pas seulement les os, les rendant plus forts, mais forcerait leur partie dure à croître et à devenir plus ronde. Pour les arts internes, avoir des os plus résistants devait provenir de leur composante interne et souple, d’où le leitmotiv de telles pratiques, la souplesse interne. Les personnes commençant à s’entraîner à un âge précoce devaient ainsi avoir des os plus ronds, et c’était plus spécialement visible pour les tibias, ronds et protubérants au lieu d’être plats.
Les os rendus plus forts, il fallait s’occuper de la question des articulations.
Piliers et Articulations
樁, le pilier, se réfère à de nombreuses pratiques dans les arts martiaux internes, l’une d’entre elles étant les frappes sur un poteau. Un tel poteau était souvent enveloppé par une large couche d'étoffe molle et recouvert de peau de chien, l’intérieur de la peau tourné vers l’extérieur. La peau de chien était utilisée pour sa couche interne de graisse, qui ainsi graissait les mains, ou autre, quand elles frappaient, afin d’éviter les callosités, voire même de se couper ce qui aurait rendu toute pratique impossible ensuite.
Les pratiques internes utilisaient de tels entraînements non pas pour rendre les os plus durs, mais pour améliorer le cartilage des articulations et les membranes synoviales pour qu’ils puissent supporter des chocs de plus en plus durs. On pouvait donc différencier les pratiques externes qui utilisaient ce type d’entraînement pour rendre la partie dure de l’os encore plus dure des pratiques internes qui se concentraient sur la croissance cartilagineuse et l’élasticité de la membrane synoviale. Différents buts, différentes méthodes, différents résultats. En effet, si l’outil et la nécessité de frapper étaient similaires, la façon dont c’était fait et les résultats attendus étaient différents, un entraînement avancé aux piliers étant appelé la cloche dans les pratiques internes.
Les entraînements décrits dans ce billet étaient principalement faits pour les enfants et les adolescents, essayant d’influencer activement leur croissance. Les adultes peuvent difficilement en tirer un bénéfice, et certainement pas en pratiquant comme un loisir, ce qui rend ce type d’entraînement plus légendaire que réel désormais. En conséquence, il est justifié de douter d’une transmission réelle de techniques conçues pour des corps plus forts comparés à nos corps relativement faibles. Cependant, cela reste un sujet intéressant à développer comme un exemple supplémentaire des méthodes particulières des pratiques internes, la façon dont elles s’intéressaient plus à ce qui se passait au sein du corps qu'à sa partie visible comme les muscles.
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