lundi 15 juillet 2019

Marcher Droit


步不活则拳乱,步不快则拳慢
La boxe est confuse lorsque les pas ne sont pas vifs, pas prompte lorsqu’ils sont lents.






Posture et mouvements semi-statiques appris, on pouvait enfin marcher. La marche connaît de nombreux types d’entraînement, certains avec des outils, tous destinés à améliorer tant l’équilibre que l’enracinement tout en ayant ses racines en mouvement et, bien sûr, améliorer tant la puissance que la précision.

On peut diviser l’entraînement entre questions de vitesse et d’équilibre, la marche régulière, avec une méthode en trois étapes qui fait écho à celle de l’entraînement postural, et les méthodes moins courantes qui utilisent des outils ou incorporent d’autres principes.




I. Une Question de Rythme

Le premier problème en marchant est d’avoir le bon rythme. Le rythme n’est en fait pas une question de vitesse, mais de comment poser un pied après l’autre. Cependant, pour un apprentissage correct, il faut partir de la lenteur et augmenter progressivement la vitesse, quelque chose d’assez évident.

1.1 Un Pied Après l’Autre
La plupart des gens, en marchant, passent d’un déséquilibre à l’autre, retombant d’un pied à l’autre. Ce genre d’instabilité semble rendre la marche plus rapide, mais elle trahit, en fait, une nervosité sous-jacente, surtout avec notre rythme de vie moderne trépidant et qui amoindrit la conscience de ce que nous faisons. Par conséquent, apprendre à être complètement sur un pied et en parfait équilibre à chaque pas au lieu de seulement se jeter d’un pied à l’autre sans vraiment être équilibré a plus d’implications que le simple équilibre.
a. Équilibré
Un bon pas pour les anciennes pratiques est de se tenir totalement sur un pied et en parfait équilibre avant de balancer vers l’autre. C’est donc la première chose que l’on pratiquait et beaucoup de styles font encore attention à cette façon de marcher pendant l’entraînement. Le problème réside, comme d’habitude, du fait que l’entraînement ne dure que quelques heures par jour tout au plus et que l’on revient ensuite à adopter une marche instable le reste de la journée. Les anciennes pratiques professionnelles, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, faisaient en sorte que l’étudiant finisse par marcher avec les pieds bien équilibrés sur le sol, l’un après l’autre, en tout temps. Si le risque de perdre totalement son équilibre est évident, la structure, la réactivité et l’impact sur les organes sont autant de conséquences.
b. Structure, Réactivité, Organes
Comme la troisième citation le souligne, marcher de façon instable a des conséquences importantes. Il ne s’agit pas seulement d’équilibre, il est très dur de garder une bonne structure lorsque l’on marche à un rythme instable. De plus, le cerveau étant occupé à empêcher le corps de perdre totalement son équilibre cela un impact naturel sur la réactivité. Enfin, il existe, pour les pratiques anciennes, un lien entre les pieds et les organes au travers des fascias1. Partiellement déséquilibrés, les pieds ne se posent pas correctement sur le sol (l’usure des semelles étant un bon moyen de vérifier si l’on marche correctement), faisant pression sur certaines lignes de fascias et moins sur d’autres, ce qui rompt l’équilibre des organes et augmente le stress2.

1.2 Vitesse
La meilleure façon de se corriger, en ce qui concerne la structure, est de le faire lentement au début. De plus, le rythme effréné que la vie moderne impose rend encore plus intéressante la marche lente qui calme les émotions.
L’idée est très simple, il faut apprendre à marcher le plus lentement possible. Doucement, l’ensemble du pied posé au sol, puis l’autre de la même manière, au lieu d’une partie de l’un nerveusement rapidement suivie d’une partie de l’autre.
Une fois que la sensation de passer de l’un à l’autre en les posant entièrement au sol est acquise, le déplacement de la jambe au sol de différentes façons, comme le pas de l’oie ou tout exercice de base de lever de jambe, permettra un équilibre accru. Alors, seulement, il sera possible de contempler comment aller plus vite tout en vérifiant si le pied reste bien en équilibre sur le sol.

Pouvant être entièrement équilibré sur un pied, on pouvait alors apprendre l’équilibre que sur une de ses parties.




II. Méthode Des Trois Pas

La méthode de base des trois pas utilise le terrain pour améliorer l’enracinement, la génération de puissance et les capacités de freinage des pieds. Fondamentalement, monter permet d’améliorer l’enracinement et la puissance tandis que descendre le freinage et qu’un endroit plat est réservé à la marche normale sur l’entièreté des pieds.

2.1 Montée et Talon
Monter est une question de puissance et, par conséquent, d’enracinement. Comme déjà mentionné dans Connaitre Son Pied, le talon, l’arrière-pied, est principalement utilisé pour la puissance et l’enracinement. L’idée est donc de poser d’abord le talon sur le sol, puis le reste du pied en poussant pour monter.
Une telle façon de marcher a un autre avantage, en particulier pour les escaliers, elle prépare le genou à supporter la pression supplémentaire provenant de la montée en le tendant. En effet, soulever les orteils pour que le talon soit la première partie à se poser sur le sol tend naturellement le genou. Puisque, à ce moment-là, le genou est en l’air, la mise en tension n’est pas brutale et le prépare à l’effort. Dans le cas contraire, surtout en montant des marches, le genou passe d’une position détendue à une position très stressante en raison de l’effort soudain, des chocs qui peuvent être dommageables à long terme.

2.2 Descente et Orteils
La vitesse supplémentaire naturelle que l’on obtient en descente est utilisée comme un moyen d’améliorer la capacité de freinage des orteils, également décrite dans Connaitre Son Pied. D’une façon similaire à ce qui a été décrit dans Montée et Talon, les orteils doivent être la première partie des pieds à toucher le sol, ce qui améliore également les lignes de fascias puisqu’ils sont l’extrémité de la moitié d’entre elles.
De la même manière que pour monter, mettre les orteils en premier est une autre façon de protéger les genoux, les chocs de la descente seront d’abord absorbés par les orteils, puis par le talon, pour arriver finalement à un genou déjà tendu, pointer les orteils les tendant naturellement aussi.

2.3 Plat, Tout Plat
Sur un terrain plat, il faut essayer de poser le pied dans son entièreté, tout en même temps, en tenant un équilibre parfait, comme cela a déjà été mentionné dans le premier chapitre.
Ce faisant, on apprend à avoir tout le corps, détendu, qui presse sur le pied, ce qui, naturellement, va faire plier les orteils et agripper. Ils le font ainsi naturellement sans avoir même à y penser, ce qui est en fait une façon de vérifier si les muscles sont vraiment détendus.

Outre la théorie des trois pas, il existe également de nombreuses autres manières d’entraîner les pieds.




III. Outils Et Incorporation

Il y a, bien sûr, des outils dans l’entraînement qui amélioreront la marche pour qu’elle soit totalement équilibrée et qui permettent, également, un travail sur les parties du pied difficiles à entraîner. De plus, la marche est aussi un moyen de réellement intégrer les principes de l’entraînement. Comme le deuxième dicton le fait remarquer, a contrario, ce que l’on peut faire en marchant est ce que l’on maîtrise vraiment. Pour illustrer ces deux méthodes, prenons l’exemple des poteaux et du voleur qui épie.

3.1 Outils
L’entraînement sur les poteaux est un exercice typique des arts martiaux chinois. En ce qui concerne la marche, ils sont un moyen de répondre au besoin d’être totalement équilibré sur un pied et d’entraîner l’équilibre sur différentes parties lorsque les poteaux deviennent de plus en plus minces.
Les poteaux appartiennent à une méthode qui consiste à améliorer considérablement l’équilibre par le biais d’exercices acrobatiques, qui peuvent être divisés en quatre types :
- Outils partiellement enterrés.
- Ceux qui ne le sont pas, comme les briques posées sur le sol ou certaines chaussures comme les Ippon Geta.
- Instables, comme les ballons.
- Qui deviennent de plus en plus fins et minces, avec la légendaire marche sur la pointe d’une lame de sabre.

3.2 Incorporer
Tout inclure dans la marche est, bien sûr, l’un des objectifs de l’entraînement, être capable de se battre et de marcher en même temps, donne plus de souplesse et de dextérité que lorsque l’on s’arrête sur deux pieds pour frapper quelqu’un. La technique du voleur qui épie déjà décrite dans ce blog peut être un bon exemple. Une telle formation met l’accent sur la légèreté et la vigilance et les intégrer dans sa marche est définitivement un plus. Le voleur qui épie étant la pierre angulaire de l’entraînement très lent, il faut, évidemment, commencer à marcher lentement avec l’intention d’être prêt à bouger très rapidement. L’idée est de commencer à marcher ensuite de plus en plus vite avec l’intention de se déplacer soudainement encore plus vite au besoin jusqu’à ce qu’on atteigne le niveau de vitesse où l’on devient fou furieux. Ce faisant, on se rend compte à quel point la marche est différente en utilisant la méthode décrite dans le premier chapitre de ce billet, car on en vient à rebondir littéralement d’un pied à l’autre en marchant vite, ayant presque l’impression de sauter à chaque pas.




Frapper et marcher en même temps est évidemment une technique qui s’applique davantage aux bandits et aux assassins, la nécessité de fuir et de se battre simultanément le dicte. Il en va de même si quelqu’un devient une proie. Les gardiens, par exemple, peuvent sembler avoir moins besoin d’une telle capacité. C’est néanmoins une erreur de penser ainsi, car l’objectif premier d’une telle formation est en fait d’atteindre un équilibre parfait sur chaque pied.



1 La réflexologie étant l’une des applications de cette théorie.
2 Marcher sur un terrain accidenté et rocailleux peut faire réaliser à quelqu’un le lien entre les pas et le stress.

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