一步練錯百步歪。
Une étape mal entraînée, une centaine de torves.
Plus
la formation était professionnelle et élitiste, plus on attachait
d’attention aux détails. Après tout, la règle reste la même de nos jours
dans le vrai monde martial, l'entraînement des commandos n'ayant rien à voir avec l'instruction des troupes régulières. Par conséquent, les artistes martiaux dans le passé accordaient une attention
particulière, non pas aux avantages, mais aux défauts de leur formation.
Tout le contraire des écoles dans le cadre des loisirs d'aujourd'hui
avec leur devise « si vous le faites correctement, alors c'est bien ».
Pour
le moins, deux types de défauts étaient pris en considération, les
défauts inhérents et le fait que l'on peut difficilement suivre un
chemin tout tracé d’avance.
Ne pas marcher
sur un chemin tracé d’avance peut conduire l'élève soit dans une
impasse, soit à s'égarer. Pour résoudre ce problème, deux méthodes
étaient possibles. S’il se retrouvait dans une impasse, on lui
conseillait alors de s'entraîner à quelque chose de totalement opposé à
ce qui avait conduit à l'impasse. D'une certaine façon, il s'agissait
simplement d'équilibrer les principes Féminin et Masculin. L'autre
question, s'égarer, était plus délicate car on avait encore l'impression
de progresser. S'égarer est en fait un cercle vicieux dans lequel plus
on se sent progresser, plus en fait on s'égare. Pour éviter un tel
piège, l'enseignant montrait à l'élève comment annihiler
toute sa formation antérieure. Cette méthode était donc une façon de
corriger certains défauts inhérents à sa pratique qui, naturellement et peu à peu, poussaient à s'entraîner dans la mauvaise voie sans même s'en rendre compte.
Autrefois,
l'entraînement était très intense et les progrès très rapides. Il était, alors, très facile pour l'enseignant de partager une telle méthode. De
nos jours, l'entraînement, étant donné son manque de régularité et
d’intensité, augmente l’effet goutte d’eau. Il est donc très difficile de se rendre compte que l’on s'est égaré avant qu'il ne soit, sinon trop tard, déjà assez tard. Pour les arts qui modifient profondément le corps, la première étape de la méthode d'annihilation était en fait
facile à comprendre, elle visait à adapter son entraînement au corps
transformé. Un nouveau corps, de nouvelles règles de mouvement. Utilisée
pour changer radicalement les principes sous-jacents de sa pratique, on
pouvait alors facilement comprendre ce qu'il fallait faire pour ne pas
trop s'égarer.
I. Un Autre Monde
L'exemple typique d'une transformation corporelle profonde est le passage de la rectitude aux verrous.
Le mouvement et les principes qui s'y rattachent vont naturellement
changer, passant de long à très court, ce qui peut-être assez troublant.
Autrefois, le maître venait avec une énigme telle que « La rectitude est
la main qui tient le bois, la rondeur celle qui tire la corde » ou « Les
mouvements courts étirent plus que les longs ». Pour ceux qui savaient
lire un peu, le professeur pouvait dessiner le caractère pour chien, 犬,
en en faisant une autre énigme : « Tu vois, ce sont deux choses
différentes, d'abord on forme l'évident, le grand, pour pouvoir ensuite maîtriser l'invisible, le petit ».
L'annulation
des principes d'entraînement antérieurs pouvait alors sembler comme
quelque chose d'assez évident une fois que l'on avait compris que la
nouvelle élasticité des fascias et les nouvelles connexions permettaient
des mouvements qui n'étaient pas possibles auparavant. Il s’agissait
juste de s’adapter.
De cette expérience, l'étudiant pouvait découvrir qu'il était non seulement
possible, mais tout à fait naturel de changer radicalement sa méthode de
temps à autre.
II. Repartir À Zéro
L'entraînement
est souvent comparé à escalader des montagnes. Une fois que l’on a
atteint un sommet, il faut d'abord redescendre pour commencer
l'ascension d'un autre. La phase descendante représente l’annulation.
Dans
le passé, l'entraînement étant très intense, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et constamment supervisé. Annihiler arrivait très vite et était quelque chose d'assez courant une fois qu'on s'y était habitué.
L'idée
était que, comme il est impossible de marcher droit et qu’il faut
s'ajuster de temps en temps, il est aussi impossible de progresser en
ligne droite, surtout quand l'étude tourne principalement autour de la découverte personnelle. Toujours en gardant à l'esprit qu'une erreur
était toujours possible, annuler était une façon d’apporter un correctif
et de recommencer à zéro.
Une
telle méthode a presque totalement disparu dans l'entraînement des arts
martiaux modernes. Pourquoi ? D'abord, parce que son fondement, la
découverte par soi-même, a aussi été mis de côté. La formation dans le cadre des loisirs impose des règles précises et une standardisation, ce
qui est en fait l'opposé des anciennes méthodes. Aujourd'hui, les élèves
suivent des principes précis et, petit à petit, un ensemble d’exercices
qu'ils ne changent guère. C'est tout à fait problématique parce que, en
fait, la méthode d'annihilation est en fait encore plus utile quand
les entraînements ne sont pas réguliers et intenses.
Donner
des exemples d'entraînement comme les épaules tombantes et les coudes bas pouvant être un peu trop déroutant, annuler les
interprétations de la Dame de Yue semble donc, plus approprié, le
prochain billet de cette série.
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