無力優力
Sans force est la meilleure force
重裏觀輕勿梢留*
Observer la légèreté au sein de la lourdeur sans négliger aucune extrémité
練重不如練輕
S'entraîner lourd ne vaut pas s'entraîner léger
Le travail avec des poids était une très importante part de la formation martiale, faisant déjà partie des examens militaires pendant le règne de la première impératrice chinoise, Wu Zetian (624-705), tout comme plus tard pour les niveaux supérieurs. Ainsi, les poids autrefois étaient une partie intégrante et normale de l'entraînement. Un tel entraînement était, en outre, un moyen de déchiffrer le paradoxe de la première citation, être puissant sans utiliser de force.
Faire de la Gonflette
L'approche dans les arts internes est originale du fait que la charge va être supportée par l'élasticité des tissus conjonctifs et certainement pas par la contraction musclaire, d'où la condition préalable d'avoir transformé le corps au point de lui permettre de bouger en utilisant l'élasticité des fascias. Dans le cas contraire, les exercices aboutiraient juste à améliorer la contraction musculaire et non l'élasticité des tissus conjonctifs.
Trois méthodes particulières étaient souvent utilisées:
Progressive
Influencer la croissance des enfants en leur faisant porter un costume où l'on ajoutait quotidien un poids supplémentaire extrêmement léger (moins de 20 grammes) est un exemple typique. Les années passant, ils finissaient par avoir une ossature, une élasticité des tissus conjonctifs et des organes capables de facilement supporter le double du poids de leur propre corps... Bien sûr, pour les adultes et/ou comme loisir, un tel entraînement ne peut être conseillé.
Naïveté
L'exemple des seaux de Shaolin a été donné dans de précédents billets (Méthode, Les Os Et La Force). L'idée était de rajouter du poids à l'insu des élèves de façon à ce qu'ils gardent la même intensité dans leurs entraînements alors que ceux-ci deviennaient effectivement de plus en plus difficiles à faire du fait du poids supplémentaire. Les adultes sont beaucoup trop intelligents pour leur propre bien, un tel entraînement est hors de leur portée.
Herculéenne
L'exact opposé du précédent. L'idée est de forcer l'étudiant à manipuler des objets extrêmement lourds et très peu maniables, pour que plus tard les armes légères utilisées en combat deviennent d'un maniement très facile, l'opposition habituelle entre entraînement combat. Ainsi beaucoup d'écoles ont pour l'habitude d'avoir, comme entraînement de base, le maniement d'une plutôt surdimensionnée et très lourde arme, les plus célèbres ayant survécues étant peut-être être la longue lance, le long bâton et et l'énorme sabre. Plus généralement, avec l'exception des chaînes et armes similaires qui suivent le principe contraire, tout entraînement d'une arme se faisait avec une version beaucoup plus large, longue et lourde que celle qui allait être utilisée lors de combats. D'où 練重使輕, "S'entraîner lourd, utiliser léger" et 練長使短, "S'entraîner long, utiliser court".
Lourd ou léger, le principe de la non-force, qui visait principalement l'absence de contraction musculaire, devait s'appliquer.
La Non-Force
Le principe de non-force est en fait vaste dans les arts martiaux parce qu'il s'applique à beaucoup de différent pratiques, certaines même non compatibles entre-elles. En effet, entre être le plus relâché possible ou créer une tension en étirant les tissus conjonctifs, utiliser la force de l'adversaire, ne contracter que les muscles nécessaire ou seulement à l'impact, compter plus sur la vitalité que la force physique..., la compréhension du principe de non-force varie extrêmement selon les pratiques. Il semble alors nécessaire en premier de rappeler ce à quoi, approximativement, le concept de non-force se réfère dans les pratiques internes et comment l'absence de sensation est une pierre angulaire de leurs entraînements.
Vitalité et Élasticité
Pour les pratiques internes, la force provient de l'élasticité des tissus conjonctifs, comme cela a été précédemment décrit dans L'Arc, Pierre Angulaire De L'Élasticité et autres billets, et de la vitalité comme cela a été décrit dans Force Et Vitalité et autres billets).
Si les muscles sont totalement relâchés au début dans les pratiques internes, ils doivent peu à peu se tendre ensuite du fait des angles pris par le corps qui les étirent, ce qui met en place la force élastique des tissus conjonctifs. La meilleure force est ainsi, pour les pratiques internes, non seulement le relâchement des muscles mais aussi leur étirement par les angles pris par le corps, ce qui les tend, une opposition complémentaire où plus les tissus sont relâchés, plus ils se tendent du fait des angles. Ceci est un des sens de 外剛內柔, "dur à l'extérieur mais souple à l'intérieur". Ainsi, si la contraction musculaire est prohibée, cela ne vaut pas dire non plus que les muscles sont totalement mous, ils sont tendus parce qu'ils s'étirent ou en se relâchant. En prenant l'exemple simple du bras, la manière la plus facile de créer une tension est de fermer le poing et plier le bras pour la contraction musculaire mais d'étendre et écarter autant que possible les doigts d'une main ouverte tout en étirant le bras au maximum pour l'élasticité des tissus conjonctifs, des mouvements tout à fait contraires.
La vitalité est, bien sûr, un concept beaucoup plus difficile à décrire. Considérons juste pour la présente démonstration que plus de vitalité on possède, moins d'efforts sont nécessaires pour la même tâche. Ainsi, transporter une identique charge semblera plus ou moins facile, ou difficile, en fonction de notre forme. En d'autres mots, plus forts sont les organes, plus de puissance on possède, le moins d'effort s'avère nécessaire pour les muscles, tendons, tissus conjonctifs... Une même logique pourrait être suivie pour l'effet indirect de la possession d'une forte ossature.
Sans Sensation
無感無覺我的功, "Mes compétences ne connaissent ni sensation ni sentiment". En effet, sans même se servir de poids, les pratiques internes considèrent que là où il y a une sensation de force, il y a une obstruction, la force devant être expulsée du corps. Autrement dit, où il y a un sentiment de force, il y a blocage. Il faut donc alors trouver un moyen de détendre la partie du corps qui ressent de la force jusqu'à la disparition complète d'une telle sensation.
Un pareil processus doit être suivit lorsque l'on s'entraîne avec des poids, les transportant ou les tenant, il faut trouver un moyen d'annihiler toute sensation que ces poids pourraient procurer. Le but ultime à atteindre est de, bien sûr, s'entraîner avec des poids comme si ils n'existaient pas. C'est ainsi que la manière préférée de s'entraîner aux poids dans les temps anciens était progressive et naïve. De nos jours, dans le monde des loisirs et si l'on désire s'entraîner avec des poids en suivant les méthodes des arts internes, il est impératif de le faire de manière ordonnée. Les premières et principales conditions sont de s'assurer que sa structure musculaire a été assez transformée pour permettre un travail élastique avec les tissus conjonctifs et, cela va sans dire, que l'on sait bouger en relâchant et étirant. Dans le cas contraire, les poids servant d'accélérateur, on ne fera qu'améliorer sa capacité de contracter ses muscles, rendant l'utilisation de l'élasticité des tissus conjonctifs par le relâchement en étirement encore plus improbable. Ensuite, comme en général il s'agit d'une pratique de loisir pour des adultes ne pouvant plus être naïfs, il paraît meilleur de se concentrer sur un ajout très progressif de poids, trop rapidement, même avec une structure musculaire convenable, on prend le risque de se remettre à contracter ses muscles, les vieilles habitudes se perdant très difficilement, et très lentement. Enfin, il est meilleur d'avoir à se servir des deux bras en même temps pour éviter de laisser une partie du corps gérer seule l'effort.
Les vielles pratiques, est-il nécessaire de le rappeler, faisaient toujours passer la méthode en premier, 法是功能之基, "La méthode est la base de la capacité", et la question était souvent plus quand et comment que oui ou non.
*Formule Des Principes Féminins Et Masculin 陰陽訣
méthode, entraînement vs lutte
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